vendredi, août 23, 2013

Série d'autoportraits de 1993 / Haïkus à l'encre noire

Ce blog clos il y a des années se poursuit désormais sur mes pages Instagram et Facebook (en lien dans la colonne de droite), où je vous invite amicalement et chaleureusement à me suivre aujourd'hui.
Au plaisir de nous y retrouver !


[FR] Dessins automatiques, à main levée _1993
_ Encre noire sur papier, format 46 x 55 cm

[ENG] Automatic and freehand drawings _1993

  _ Black Ink on paper, size 18 x 21 inchgende
En 1993, j’ai entamé une série d'une centaine de dessins (1 jour / 1 dessin) en appelant à l’expression de l’inconscient :
Une page blanche, une plume et de l’encre de chine, l'esprit et la main libres d'aller sans contraintes, un état mêlé de concentration et de détachement nécessaire, aucun travail préparatoire, une expression directe pour aller chercher ce qui veille en nous, sans contrôle de la raison, pour plonger dans la poésie intérieure de l’inconscient.

1993 / Haïkus à l'encre noire_Copyright Agata Kawa
1993 / Haïkus à l'encre noire_Copyright Agata Kawa
1993 / Haïkus à l'encre noire_Copyright Agata Kawa

Il n’y avait donc là, rien d’un art esthétique. Juste la liberté d’une poésie de l’âme ouverte.

 

mardi, mai 21, 2013

" A une Madone / To a Madonna" _ Diptyque


"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa 

 LVII. À UNE MADONE
Ex-voto dans le goût espagnol

Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon cœur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche, d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal
Savamment constellé de rimes de cristal,
Je ferai pour ta tête une énorme Couronne ;
Et dans ma Jalousie, ô mortelle Madone,
Je saurai te tailler un Manteau, de façon
Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes ;
Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes !
Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose,
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose.
Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers
De satin, par tes pieds divins humiliés,
Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte,
Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte.
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent,
Pour Marchepied tailler une Lune d'argent,
Je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles
Sous tes talons, afin que tu foules et railles,
Reine victorieuse et féconde en rachats,
Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges
Devant l'autel fleuri de la Reine des Vierges,
Étoilant de reflets le plafond peint en bleu,
Te regarder toujours avec des yeux de feu ;
Et comme tout en moi te chérit et t'admire,
Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe,
Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux,
En Vapeurs montera mon Esprit orageux.

Enfin, pour compléter ton rôle de Marie,
Et pour mêler l'amour avec la barbarie,
Volupté noire ! Des sept Péchés capitaux,
Bourreau plein de remords, je ferai sept couteaux
Bien affilés, et comme un jongleur insensible,
Prenant le plus profond de ton amour pour cible,
Je les planterai tous dans ton Cœur pantelant,
Dans ton Cœur sanglotant, dans ton Cœur ruisselant !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal_ 1857


"A une Madone" - Diptyque /  Copyright Agata Kawa  /  avec "Les Fleurs du Mal"  de  Charles Baudelaire
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa 
 LVII. TO A MADONNA
Votive Offering in the Spanish Style

I want to build for you, Madonna, my mistress,
An underground altar in the depths of my grief
And carve out in the darkest corner of my heart,
Far from worldly desires and mocking looks,
A niche, all enameled with azure and with gold,
Where you shall stand, amazed Statue;
With my polished Verses as a trellis of pure metal
Studded cunningly with rhymes of crystal,
I shall make for your head an immense Crown,
And from my Jealousy, O mortal Madonna,
I shall know how to cut a cloak in a fashion,
Barbaric, heavy, and stiff, lined with suspicion,
Which, like a sentry-box, will enclose your charms;
Embroidered not with Pearls, but with all of my Tears!
Your Gown will be my Desire, quivering,
Undulant, my Desire which rises and which falls,
Balances on the crests, reposes in the troughs,
And clothes with a kiss your white and rose body.
Of my Self-respect I shall make you Slippers
Of satin which, humbled by your divine feet,
Will imprison them in a gentle embrace,
And assume their form like a faithful mold;
If I can't, in spite of all my painstaking art,
Carve a Moon of silver for your Pedestal,
I shall put the Serpent which is eating my heart
Under your heels, so that you may trample and mock,
Triumphant queen, fecund in redemptions,
That monster all swollen with hatred and spittle.
You will see my Thoughts like Candles in rows
Before the flower-decked altar of the Queen of Virgins,
Starring with their reflections the azure ceiling,
And watching you always with eyes of fire.
And since my whole being admires and loves you,
All will become Storax, Benzoin, Frankincense, Myrrh,
And ceaselessly toward you, white, snowy pinnacle,
My turbulent spirit will rise like a vapor.

Finally, to complete your role of Mary,
And to mix love with inhumanity,
Infamous pleasure! of the seven deadly sins,
I, torturer full of remorse, shall make seven
Well sharpened Daggers and, like a callous juggler,
Taking your deepest love for a target,
I shall plant them all in your panting Heart,
In your sobbing Heart, in your bleeding Heart!

Charles Baudelaire, The Flowers of Evil _ 1857
(Traduction William Aggeler, 1954)

 
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa 

"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa
 "A une Madone" / Copyright Agata Kawa
[Diptyque] Aquarelle & feuille d'Or _Format 169 x 75 cm

"To a Madonna" / Copyright Agata Kawa
[Diptych] Watercolor & gold leaf _Size 69 x 29,5 inch

"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa  /  avec "Les Fleurs du Mal"

[ If you want to share or to put my pictures on your blog, 
please put a link with my name.
All my Images are Copyright Agata Kawa ]
***
 
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa 
"A une Madone" (détail) /  Copyright Agata Kawa
"A une Madone" (détail) /  Dessin préliminaire / Copyright Agata Kawa 
"A une Madone" (détail) /  Dessin préliminaire / Copyright Agata Kawa

"A une Madone" - Diptyque /  Copyright Agata Kawa  /  avec "Les Fleurs du Mal"  de  Charles Baudelaire
 
[Diptyque] Aquarelle & feuille d'Or _Format 169 x 75 cm
[Diptych] Watercolor & gold leaf _Size 69 x 29,5 inch




mercredi, avril 24, 2013

[Carnet de bord] _Une nouvelle croisée de chemins.

[Carnet de bord]

Une nouvelle croisée de chemins.
Dans ma peinture je ne cherche pas au demeurant la "belle image", esthétisante, conçue pour plaire.  Aller au fond, creuser, la différence naît hors la conscience.  La beauté est ailleurs. Accouchée de la lumière souvent.
Et parfois de l’enfer, antithétique sage-femme, par intermittence.

Bien. Là, alors que j’achève ma dernière toile, une vague injonctive de remise en question me déferle dessus, une fois de plus :
Je dois à nouveau aller plus loin, quitter une certaine zone de confort, à peine acquise à force de persévérance. Et, chose plus complexe pour moi, la conscience de devoir sur ma toile, transgresser davantage ce poumon de l’âme qu’est la pudeur, jouer plus vaillamment avec ses reliefs, ses parois abruptes et ses précipices, taquiner encore ses limites.
La vie quotidienne permet justement et par respect, la présence amicale de cette douce politesse de l’âme, retenue de l’intime. 
La toile, elle, pour tendre vers l’élévation et le partage, s’en nourrit, et l’exige en sacrifice pour mieux la dévoiler.

Il me faudra chercher encore plus loin l’honnêteté, et travailler au corps (à corps) mes énigmes, lustrer en dedans l’art perdu des secrets de l’être, paradoxalement seul matériau tangible, du personnel vers un universel.
Quel autre choix devant le monde de l’aujourd’hui, pour se concevoir à la fois hôte et voisin dignes, que de bâtir soi même de ses mains sa maison intérieure ?

Mais voilà … Placer patiemment ses marques pour mieux les quitter, en se remettant inlassablement en danger, tu parles d’une bénédiction !

Un cap insensé à tenir, me répondrez-vous : nous sommes dans un monde insécure où il faut bien vivre, manger, se protéger soi avant tout, savoir prendre les vents dominants, se placer, caresser les petites vanités revigorantes, et savoir capitaliser.
Vraiment ? Peut être assistons-nous aux limites du système...

En vieux singe, je ne connais que trop bien les ficelles de ces vents-là. Quant à la création, elle s’asphyxie de ces générations spontanées, clonées de vide, et cyniques en diable. L’écume de cette surface infertile ne me nourrirait pas (si tant est qu’elle puisse jamais nourrir personne, au delà de l’avoir ou du paraître), la sève est ailleurs et le temps précieux.

Car justement il faut vivre. Maintenant, aujourd’hui, demain. En soi, et vers les autres. Proprement et avec dignité.
Et pour l’artiste en moi, chercher dans l’inconscient - espace de tous les possibles, l’éveil à la conscience. Pour apprendre à marcher vers une pleine conscience, solidaire.
Pour faire sa part.

mercredi, janvier 30, 2013

Agata Kawa / Page Facebook - professionnelle


Venant compléter les notes (plus exhaustives) de mon blog  : Agata Kawa / Fin de Siècle, ma page professionnelle " Facebook Agata Kawa" sème mes créations et vit sa vie, depuis un moment déjà.

Agata Kawa / Facebook page / Painter - Arts & Crafts Designer

Vous y découvrirez en plus des actu et des partages autour mon travail en peinture, en design, et en illustration, des coups de cœur, un petit shop online pour de belles estampes de qualité, et des petites notes au fil des envies.
  
Je vous y attends pour continuer à partager l'univers et la réflexion que je tisse avec constance, au fil du temps, et vous y invite à échanger.